Autisme, dépassionner et soigner

Il ne s’écoule pas une semaine sans que le sujet de l’autisme ne soit porté par les médecins, des parents, des associations, le plus souvent sur un mode paranoïde et accusatoire, trés loin du soin ou des personnes affectées. La plupart motivées par de très louables intentions, ces postures souvent idéologiques expriment

 une véritable méconnaissance de la dimension pluridisciplinaire de ces situations, abandonnant les enfants (et les adultes) à leurs détresse. Les troubles qui affectent le lien intersubjectif ou la relation à l’autre sont sans cesse redéfinis en un débat malheureusement politico-médical, qui le plus souvent, est une manière de défense, mais qui avant toute chose, questionne sur notre propre capacité à appréhender le monde dans la relation à notre semblable. Voici quelques modestes pistes pour comprendre cette affection ainsi que le coeur du violent débat épistémologique sur l’autisme, pistes empreintes de mon expérience clinique, celle d’un professionnel de santé qui reçoit et traite les personnes et enfants autistes, et qui aura travaillé avec ces enfants à travers des documentaires, des écrits, des expériences artistiques et du soin, depuis les années 90’…

Les troubles autistiques firent l’objet de travaux fondateurs de la part de deux psychiatres américains, Kanner et Asperger. La psychiatrie s’est donc emparée d’une classification, d’une nosographie (un ensemble de mots pour les définir), mais, si l’on trouve sur internet une quantité pléthorique de discours ou de méthodes, ils se concentrent souvent autour d’un débat sur le traitement, rarement sur l’étiologie, l’histoire de cette affection. En effet, il n’existe à l’instant de l’écriture de ces lignes, aucune explication définitive sur l’origine de l’autisme.

Si la médecine tente à travers l’imagerie médicale, de « donner à voir » les affections fonctionnelles du bébé ou de l’adulte et au-delà, les zones en activité ou à l’inverse, semblant inactives, elle ne peut être en mesure d’en établir une pathognomonie, c’est à dire d’affirmer que ces éléments peuvent caractériser l’autisme (rapport du comité de la revue scientifique NatureThe Autism Enigma de 2011). Certains psychologues comme Tony Attwood, affirment que, compte tenu de la diversité phénotypique (génétique) des autistes et en particulier des Syndrômes d’Asperger, il ne peut pas non-plus être question d’une origine génétique. Les traitement médicamentaux existent pour la prise en charge de comorbidités, de dépressions et de certaines affections d’ordre psychiatrique, mais l’autisme échappe aux traitements. En dépit des recherches pouvant incriminer certaines carrences chez la mère, en vitamine D par exemple, il n’existe à ce jour aucune certitude sur l’étiologie de l’autisme. 

Pourquoi autant de polémique ? Si les médecins admettent à demi-mot que l’autisme peut être être une affection d’ordre neuro-developpemental, il leur est extraimement