Mélanie Klein, Psychanalyse d’enfants

Les textes révolutionnaires qui composent ce livre posent les bases de la psychanalyse de l’enfant. La plupart des psychanalystes, dans les années 1920, pensaient que les petits enfants ne se prêtaient pas à la méthode analytique. Pour Melanie Klein, plutôt que de rejeter ces patients, il fallait modifier la méthode.

Elle eut alors trois coups de génie. Le premier fut l’invention de la technique du jeu : elle voyait dans cette activité spontanée de tous les enfants un équivalent du rêve, et donc une voie royale d’accès à l’inconscient de ses petits patients. Deuxième coup de génie : elle montra que le complexe d’Œdipe et le surmoi apparaissaient dès le début de la vie psychique, c’est-à-dire bien plus tôt que ne le pensait Freud. Troisième coup de génie : elle révéla qu’un enfant de trois ou quatre ans était capable d’un transfert qui pouvait être interprété, ce qui le rendait apte au traitement psychanalytique.

 

Melanie Reizes est née à Vienne, dans une famille austro-hongroise de tradition juive. Son père, Moritz Reizes, est médecin, originaire de Lemberg, ville de Galicie autrichienne, actuellement en Ukraine, et sa mère Libussa Reizes est originaire de Vrbovce, une ville de Haute-Hongrie, située aujourd’hui en Slovaquie. Elle est quatrième d’une fratrie, jeune sœur d’Émilie, Emmanuel et Sidonie. Elle fait ses études au lycée et décide d’étudier la médecine, projet pour lequel elle passe son examen d’entrée à l’université, mais auquel elle renonce lorsqu’elle se fiance en 1899 à Arthur Klein, qu’elle épouse le 31 mars 1903, à 21 ans. Leur premier enfant, Melitta, naît en 1904, suivie de Hans, en 1907 et d’Erich en 1913. À partir de 1909, la famille est à Budapest. Aux prises avec d’importantes phases dépressives, Melanie Klein commence une analyse avec Sándor Ferenczi en 1914. En 1918, elle assiste au 5e congrès de l’Association psychanalytique internationale qui se tient à Budapest ; elle y rencontre pour la première fois Sigmund Freud.